Comme à l’accoutumée en ce mois de février, la Fashion Week s’installe dans toutes les grandes institutions de la mode. Mais cette année, l’événement a un goût quelque peu amer avec la récente disparition du grand nom de la couture. Karl Lagerfeld s’en est allé, laissant derrière lui aiguilles, tissus, incontournables lunettes de soleil noires et surtout… Choupette, sa chatte birmane. Certainement la plus fortunée de tous les félins.
Elle a fait la une de tous les magazines la semaine dernière, plus populaire que n’importe quel mannequin en vogue. Outre son compte en banque déjà bien garni (plusieurs millions d’euros gagnés lors de tournages de publicités en tout genre), Choupette bénéficierait d’un héritage légué par son maître. Mais ces rumeurs sont-elles vraiment fondées ? Par ma triste expérience, je suis bien placé pour savoir qu’une succession ne se fait pas toujours aussi simplement qu’on ne le pense.
Madame vous l’affirmerait sans hésiter : les papiers administratifs ne sont pas mon point fort. Souvent longues et fastidieuses, ces démarches sont toujours une contrainte. D’autant plus lorsqu’elles interviennent dans un moment où la vie paraît plus difficile que d’habitude.
Après la perte d’un être cher, vient la question de l’héritage. Et, hors cas exceptionnel, la législation du pays de résidence du défunt s’applique lors du partage de ses biens. En France, pour être un héritier potentiel, il faut obligatoirement être en capacité juridique, c’est-à-dire être apte à exercer ses droits et obligations. Désolé Choupette, t’es rayée de la liste. Suivant !
Condoléances, pleurs, et rendez-vous chez le notaire
Cela peut paraître rapide comme scénario mais il reflète malheureusement la réalité. Les procédures de legs doivent être rapidement lancées, et rapidement achevées. Et le tout sans broncher s’il vous plaît. Lorsqu’une personne décède, ses biens sont partagés entre les membres de sa famille proche, conjoint et/ou enfants. Si le défunt vivait seul et n’avait pas construit de famille, il peut alors léguer son patrimoine à qui il souhaite. -Non, Choupette, tu n’es toujours pas sur la liste. La première condition est toujours valable.- Généralement, un notaire est missionné afin de s’assurer du bon déroulement de la succession. S’entourer d’un professionnel est obligatoire si la valeur des biens est supérieure à 5 000 euros, si un bien immobilier fait partie de l’héritage et enfin, si le défunt a rédigé un testament.
Logement partagé, où vivent les proches du défunt après son décès ?
Deux cas de figure sont possibles. Si le couple louait un bien, le conjoint survivant (ou les enfants qui vivaient sous le même toit depuis plus d’un an) devient le locataire principal, sans recourir à une nouvelle signature de bail. Dans le cas où la personne décédée était propriétaire de son habitation, les anciens occupants ont le droit de continuer à vivre dans le logement gratuitement pendant un an.
Si le veuf (ou la veuve) en fait la demande dans un délai d’un an, il peut garder cet avantage jusqu’à son décès, tant que le bien reste sa résidence principale. Un avantage auquel n’ont pas accès les couples pacsés.
Et la voiture, on en fait quoi ?
Comment aurai-je pu aborder une thématique aussi délicate sans faire une parenthèse voiture ? En 2018, neuf ménages sur dix en possèdent une (voire plusieurs pour les férus comme moi). Et comme tout bien, celle-ci doit être déclarée. Lorsque son propriétaire décède, soit elle est attribuée à l’un des héritiers dans le cadre d’un accord commun, soit elle est revendue à une tierce personne. Dans le premier cas, ceux qui renoncent à la propriété de la voiture doivent le faire savoir au notaire par le biais d’une lettre de désistement en faveur de l’héritier. Il faudra ensuite faire les démarches nécessaires afin d’attribuer une nouvelle immatriculation au véhicule. Histoire qu’il commence sa nouvelle vie sur les chapeaux de roues…
Attention aux arnaques
Un peu de sérieux par ici. Certaines personnes abusent de la fragilité émotionnelle des autres. C’est pourquoi il faut toujours rester vigilant. Si un beau matin vous tombez nez à nez avec un dit-généalogiste vous informant que vous êtes l’héritier d’un parent éloigné –oui, on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve-, avant toute chose, faites lui montrer patte blanche. Il doit avoir un mandat de recherche à la demande d’un notaire, d’un cohéritier ou des pouvoirs publics. Vous êtes également en droit d’exiger son devis d’honoraires approuvé par le mandataire avant de verser toute somme. Celui-ci est régulièrement compris entre 20 % et 40 % de l’héritage attribué.
Vous voyez, tout n’est pas si simple. Et c’est souvent lorsque l’on a le moins envie de fouiller que c’est le plus compliqué. Alors soyez prudents et surtout, renseignez-vous !